mercredi 17 décembre 2014

RETRAITES COMPLEMENTAIRES : PAS DE CATASTROPHISME !

Les régimes complémentaires de retraite sont confrontés à un faible accroissement de leurs ressources. En effet, ces dernières reposent sur les salaires dont l’assiette est en forte diminution compte tenu du contexte de chômage élevé.  De plus il y a  une forte augmentation des dépenses sous l’effet de l’arrivée à la retraite des générations du baby boom.

Les partenaires sociaux  engageront, le 17 février 2015, une négociation qui aura pour objectif de trouver les mesures d’équilibre des régimes Agirc et Arrco. Dans cette perspective, le Comité Directeur de la CFE-CGC a fixé, lors de sa réunion du 15 décembre 2015, les orientations que devront approfondir ses négociateurs :

- La fusion de l’Agirc et de l’Arrco en un régime unique, cela n’est pas une option acceptable pour la CFE-CGC. Chacun des régimes, pris séparément, est déficitaire. On voit mal comment de l’addition de deux déséquilibres distincts pourrait résulter un équilibre global.
- Dans le cadre du maintien de deux régimes distincts, la CFE-CGC souhaite n’exclure à priori aucune mesure permettant leur retour à l’équilibre et leur consolidation.

Pour la CFE-CGC la sauvegarde de la retraite complémentaire il faudra un effort partagé entre tous les participants au système : salariés, retraités, entreprises.

Les partenaires sociaux ont démontré, depuis 1947, leur capacité à assumer leurs responsabilités de gestionnaires et de négociateurs de la retraite complémentaire. Ils sauront  à nouveau, face à une situation difficile, prendre les mesures propres à garantir aux plus jeunes générations une retraite complémentaire décente.

jeudi 23 octobre 2014

Sommet européen sur le climat : La Fédération de la Métallurgie s'adresse au Président de la République

Le prochain Conseil européen des chefs d'Etat, qui doit statuer sur la future politique européenne sur l'énergie et le climat, se tiendra les 23 et 24 octobre prochains à Bruxelles. Les orientations qui seront prises seront décisives, en particulier pour l'avenir de la filière sidérurgie en Europe.

En septembre 2014, la fédération européenne des syndicats de l'industrie (IndustriALL Trade Union) adressait un courrier aux chefs d'Etat de l'Union Européenne, ainsi qu'aux parlementaires afin d'attirer leur attention sur les risques encourus par la filière de production.

En effet, tel qu'il est envisagé aujourd'hui, le système de quotas d'émissions européens pourrait coûter de 70 à 100 milliards d'euros à la sidérurgie européenne entre 2020 et 2030. Les installations les moins émettrices de CO2, qui sont censées bénéficier de mesures préservant leur compétitivité, verraient leur quantité d'allocations allouées gratuitement réduite de 75%.

Par ce courrier, la Fédération de la Métallurgie CFE-CGC soutient l'initiative d'IndustriALL Trade Union et vous alerte, Monsieur le Président, sur le risque particulier qu'encourt la sidérurgie européenne.

Nous espérons que le futur cadre européen en matière de climat et d'énergie n'imposera pas - pour ce qui concerne les installations les plus performantes - de surcoûts directs et indirects de CO2 pour nos industries, alors que celles-ci sont soumises à la concurrence internationale. 

En effet si l'Union Européenne persistait, nous craignons qu'à l'horizon 2030, l'Europe ne soit plus un continent producteur d'acier, mais simplement un lieu de transformation d'acier produit sur d'autres continents. 
In fine, cela n'aurait d'ailleurs aucun impact sur le réchauffement climatique, bien au contraire, les installations de production d'Europe étant parmi les meilleurs perfomers en termes d'émission de CO2, mais serait désastreux pour l'emploi.

En espérant obtenir votre soutien à cette démarche, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de nos respectueuses salutations

vendredi 17 octobre 2014

Abandon de l'écotaxe : une note salée pour le contribuable

À l’heure où le gouvernement défend son action pour la transition écologique et énergétique, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie n’a pas hésité à enterrer l’écotaxe alors que ce dispositif issu du Grenelle de l’environnement avait recueilli un large consensus et qu’il avait encore très récemment été jugé de « bon sens, juste et efficace ».

La CFE-CGC regrette une décision qui n’a fait l’objet d’aucune concertation et qui traduit l’incapacité du gouvernement à bâtir une fiscalité écologique juste et à intégrer les transports dans la transition écologique et énergétique. Pourtant, c’est bien d’une politique de transports cohérente, adaptée aux enjeux de réduction des gaz à effet de serre et fiscalement juste pour assurer le financement des infrastructures dont notre pays a besoin.

Pour la CFE-CGC, ce reniement présage une rupture avec les engagements qui ont été pris lors du Grenelle de l’environnement de développer les modes de transports alternatifs. En se privant de l’écotaxe qui avait déjà fait l’objet d’un décret en 2012, le gouvernement se prive en effet d’un outil structurant pour le report modal dans les transports.

La CFE-CGC considère qu’une telle décision est lourde de conséquences pour le financement des infrastructures de transport du pays. Qui peut croire qu’en ces temps de disette budgétaire, l’Agence de Financement des Infrastructures de transport de France (AFIF) a les moyens de se passer des recettes de l’écotaxe ? Cette décision est d’autant plus incohérente que les investissements dans les infrastructures sont une des clefs de la relance de l’économie et de la création d’emplois.

Dans sa recherche de recettes de substitution, le gouvernement envisage sans la moindre hésitation d’augmenter la taxe sur le diesel et d’ainsi faire supporter aux consommateurs la perte des recettes de l’écotaxe. De plus, abandonner l’écotaxe, c’est continuer de faire financer par le seul contribuable français les infrastructures de transport, tout en excluant la participation des transporteurs internationaux. Cette vision est d’autant plus saugrenue et inéquitable que ces derniers pèsent 30 % dans le transport routier des poids lourds en France.

La CFE-CGC dénonce un tel choix en plein ras-le-bol fiscal. La volonté de ne pas faire d’écologie punitive ne doit en aucun cas conduire à un renforcement de la fiscalité, pour le coup punitive, à l’égard des citoyens et en particulier des classes moyennes. La CFE-CGC demande donc au gouvernement de faire preuve de davantage de responsabilité en matière de transition écologique et de fiscalité !

jeudi 9 octobre 2014

Projet de loi de financement de la sécurité sociale : "Familles, je vous hais"


« Familles, je vous hais ! » la phrase culte de Gide semble être le fil conducteur de la politique familiale menée depuis le début du quinquennat de François Hollande.

Déjà le plafond du quotient familial a été abaissé à deux reprises depuis 2012, ce qui a eu pour conséquence de fortes hausses d’impôts pour les classes moyennes avec enfants.
Aujourd’hui, le PLFSS 2015 poursuit  la destruction progressive de la politique familiale de notre pays : 
- division par trois de la prime à la naissance du deuxième enfant, 
- report de deux ans de la majoration pour les adolescents, 
- réduction de la durée du congé parental pour les mères, 
-  baisse de l’aide à la garde du jeune enfant pour les classes moyennes par  la création d’un seuil de revenu au-delà duquel cette aide sera réduite de moitié !

Considérant sans doute que ces attaques réitérées sont insuffisantes, les députés socialistes envisagent de proposer un amendement au PLFSS visant à rendre les allocations familiales dégressives en fonction des revenus.

Il ne s’agit ni plus ni moins que de s’attaquer aux  principes fondamentaux de notre Sécurité sociale qui instituent une redistribution horizontale entre les familles qui n’ont pas la charge financière d’enfants et celles qui en ont. La redistribution entre familles selon le revenu s’opérant, quant à elle, par l’impôt. Le raisonnement des députés socialistes conduirait demain, s’il était suivi, à indexer les remboursements d’assurance maladie sur les revenus des malades !

La CFE-CGC dénonce cette logique fatale qui cantonne les classes moyennes à un rôle de payeur sans droits. Elles n’auront d’autre choix demain que d’aspirer à en sortir. 

mardi 23 septembre 2014

La voie de la modernisation du dialogue social

À l’heure où chaque contribuable paie ses impôts sur le revenu, qu’il va bientôt payer les impôts fonciers et la taxe d’habitation, et après qu’il ait vu l’augmentation de la TVA du 1er janvier 2014 : le contribuable veut  savoir où va l’argent, à quoi servent tous ces milliards ?

Une partie de ces contributions est affectée à  favoriser la compétitivité  de nos entreprises. Comment ?

Sous la forme d'allègements de charges sociales, de crédit d’impôts recherche (CIR),  de crédit  d’impôts Compétitivité  Emploi (CICE),  de subventions diverses et variées ou de niches fiscales. L’État et les collectivités locales distribuent des centaines de milliards d’euros par an.

Cette manne sert-elle vraiment à favoriser la recherche en France, l'investissement dans l'outil de production, la montée en gamme, l'emploi de salariés qualifiés ? Car ce sont ces éléments qui relanceront la croissance.

Nul ne le sait ! Des économistes le subodorent, les politiques l’espèrent, les uns l’affirment, les autres  doutent !  Des commissions sont créées, le commissariat général à la Stratégie et à la Prospective est sollicité. Connaîtrons-nous un jour, sans ambiguïté, l’efficacité prouvée de toutes ces aides ?

Face à toutes ces interrogations, la CFE-CGC propose un moyen simple : le commissaire aux comptes de l’entreprise doit  rédiger un rapport spécial annuel, répertoriant l’ensemble des aides dont bénéficie l'entreprise, avec la précision de son affectation comptable en faveur de son objectif initial. Ce document  sera mis à la disposition des représentants des salariés dans les entreprises.
Ainsi, il serait possible de mesurer enfin l’efficacité de l’ensemble de ces aides, pour une plus grande transparence, au plus près du terrain, cette transparence bénéficierait aussi aux actionnaires et aux décideurs politiques.

La modernisation du dialogue social passe par ce nécessaire partage.

lundi 22 septembre 2014

Manifestation pour les retraites le 30 septembre 2014


L’UNIR CFE-CGC revendique :
-          Le retour à la revalorisation de la totalité des  Pensions au 1er janvier,
 (SS, complémentaires, régimes spéciaux.)
-          Le maintien du pouvoir d’achat des retraités.
-          Le rattrapage immédiat de la perte de pouvoir d’achat pour tous les retraités depuis les mesures de report  des revalorisations des pensions en 2013.
-          L’arrêt de la pression fiscale et celle qui touche plus particulièrement les retraités. (Retour à la défiscalisation des majorations familiales, ½ part pour les veufs et veuves ayant élevé des enfants.)
-          Dès le 1erjanvier 2015, l’utilisation de la totalité de la CASA,  taxe supplémentaire de 0,3%  payée par les seuls retraités imposables pour financer la dépendance.

L’UNIR CFE-CGC S’OPPOSE :
-          Au blocage des pensions SS et AGIRC ARRCO.
-          A la disparition de l’AGIRC par fusion dans l’ARRCO.

Les régimes de retraite de base et complémentaire étant contributif, il est inacceptable d’envisager des mesures différenciées pour les petites retraites.
L’Encadrement a  tout au long de la vie  largement contribué à la solidarité nationale et ne doit pas être encore une fois pénalisé.
L’UNIR CFE-CGC n’acceptera pas que l’encadrement ne soit bon que pour payer sans jamais recevoir.

mardi 16 septembre 2014

Le plan du MEDEF pour détruire le dialogue social

Les déclarations toujours plus provocatrices et peu responsables du MEDEF laissent penser que le patronat français est bien peu représenté à sa juste valeur.

La Présidente de la CFE-CGC rencontre chaque semaine sur le terrain des entreprises innovantes qui ont pour seule préoccupation d'augmenter le carnet de commandes en cherchant des financements pour assurer une montée en gamme de leur outil de production, en investissant dans la recherche et dans l'innovation. Celles-ci ne vous parlent pas du temps de travail, des jours fériés parce que ces entreprises dialoguent avec les salariés, avec les organisations syndicales, parce qu’elles ont en commun l'intérêt de l'entreprise.

Cela pose la question fondamentale de la représentativité patronale. Avec qui négocie-t-on aujourd'hui ?
Il est hors de question de rentrer dans ce jeu peu subtil et contre-productif de la provocation, mais nous n'aborderons pas la négociation sur la modernisation du dialogue social avec des interlocuteurs qui sont peu enclins au dialogue et qui ne représentent qu'eux-mêmes, avec des interlocuteurs qui demandent un pacte de responsabilité sans ne vouloir en assumer aucune, à des interlocuteurs qui demandent toujours plus de subventions, déjà 40 milliards d'aides avec le pacte.  En face les classes moyennes viennent de voir augmenter leurs impôts de 4,33 milliards.

Quel est ce patronat ? Est-ce décent de la part du patronat de demander toujours plus aux salariés, et plus particulièrement à l’encadrement et aux classes moyennes ?

Pour la CFE-CGC c'est clairement non. Stop à la surenchère permanente !

Il est temps que le patronat assume sa responsabilité, celle de gérer une entreprise et de la rendre compétitive.

vendredi 5 septembre 2014

Bref aperçu de la situation mondiale du marché de l'acier

Au cours du 1er semestre 2014 la production mondiale d'acier ralentit (mais reste positive à +2,4%), essentiellement à cause de la Chine qui représente néanmoins 50% de la production totale.A l'échelle de l'Europe on observe une croissance de 4,6% sur les 5 premiers mois de l'année et en France de 3,9%. C'est la fin (provisoire ?) d'un cycle de 7 trimestres de baisse consécutifs.
Toujours en Europe ArcelorMittal est le seul des principaux acteurs de la sidérurgie (VoestAlpine, Tata Steel Europe, Salzgitter, Thyssen Krupp Acier Europe) à présenter un chiffre d'affaire en hausse sur les 6 derniers mois.

mardi 2 septembre 2014

Remettre la politique du logement sur les bons rails !

La CFE-CGC le répète depuis plusieurs mois, le logement est au cœur du combat pour l’emploi, le pouvoir d’achat et la compétitivité. Si le plan de relance du logement annoncé vendredi dernier va dans le bon sens, la CFE-CGC demande au Premier ministre de transformer l’essai.

Alors que la construction de logements neufs poursuit sa dégringolade avec le risque de voir le nombre de logements construits cette année inférieur à 300 000 unités, niveau plancher jamais atteint depuis 1998, la CFE-CGC salue l’engagement du gouvernement à redresser la barre, à enrayer la chute et à remettre la politique Logement sur les bons rails.

Relancer la construction de logements, c’est participer à la lutte contre les prix élevés du logement qui pèsent chaque jour davantage dans le budget des Français. Simplification des normes, adaptation des règles d’urbanisme, libération du foncier… les mesures annoncées vont dans le bon sens. La CFE-CGC est donc satisfaite de voir que les messages qu’elle passe inlassablement depuis plusieurs mois ont été entendus.

Personne ne doit oublier que construire, c’est également soutenir l’emploi, au nom du lien emploi-logement cher à la CFE-CGC. Assurer la disponibilité des logements dont les salariés ont besoin, c’est faciliter l’embauche, c’est favoriser la mobilité professionnelle, c’est donc contribuer à la compétitivité du pays. Construire des logements, c’est aussi soutenir un secteur d’activité qui est au cœur de l’activité économique du pays.

Avec l’annonce de mesures favorables à l’investissement immobilier locatif, les professionnels de la construction et de  l’immobilier semblent avoir été entendus. La CFE-CGC attend désormais du Premier ministre qu’il entende les salariés, et en particulier ceux de l’encadrement.

Elle attend ainsi que l’Etat soutienne Action Logement dans sa volonté de pleinement participer à la construction de logements intermédiaires et de favoriser l’accession à la propriété des salariés. Pour y parvenir, l’Etat doit donc préserver la capacité d’Action Logement à  agir. C’est  là un des enjeux de la négociation en cours entre l’Etat et les partenaires sociaux d’Action Logement.

jeudi 7 août 2014

Pacte de responsabilité : copie à revoir

Le Conseil Constitutionnel vient d’invalider la baisse dégressive entre 1 SMIC et 1.3 SMIC des cotisations salariales d’assurance maladie et d’assurance vieillesse qui avait pour conséquence de créer une différence de traitement entre les différents niveaux de salaires.
La CFE-CGC salue cette décision.
Nous avions dénoncé dès le mois d’avril cette mesure qui visait à créer un barème progressif et non plus  proportionnel au salaire pour les cotisations d’assurances sociales et qui conduisait à relâcher le lien entre les cotisations versées et les droits sociaux. Par ailleurs, ce barème progressif remettait en cause l’équilibre du pacte qui fonde notre modèle social.
Le pacte de responsabilité et de solidarité que nous avons refusé de signer comportait 41 milliards de mesures en faveur des entreprises et seulement 5 milliards de mesures présentées comme favorables au pouvoir d’achat des plus modestes.
Le déséquilibre déjà évident du pacte de responsabilité et de solidarité s’en trouve aggravé pour un montant d’environ 2.5 milliards en défaveur des ménages.
Pour la CFE-CGC, la hausse de l’activité économique passera obligatoirement par un soutien renforcé aux ménages.
C’est pourquoi il devient d’autant plus urgent de redonner du pouvoir d’achat aux salariés, aux agents de la fonction publique et notamment aux classes moyennes.
Le Premier Ministre Manuel Valls a pris l’engagement lors de la conférence sociale 2014 de diminuer les  impôts des ménages des classes moyennes pour soutenir le pouvoir d’achat et la croissance. Nous attendons maintenant avec impatience la réalisation de ces promesses.

Le MAG de l'été de la CFE-CGC. Au sommaire : La qualité de vie au travail ; L'accord forfait-jour Syntec


jeudi 5 juin 2014

La CFE-CGC fait opposition à l'agrément de la convention d'assurance chômage


Depuis la nouvelle convention, il va falloir attendre un délai de 180 jours. Non contents d’avoir modifié la formule de calcul du délai de carence pour les ruptures de contrat de travail hors motif économique dans l’Accord National Interprofessionnel du 22 mars 2014 et d’avoir porté ce délai de carence à 180 jours (!), les signataires en ont remis une couche en modifiant la formule de calcul de ce même différé spécifique pour les licenciements économiques.
L’ANI du 22 mars 2014 prévoyait que les licenciements pour motif économique échappent à ce durcissement des règles, mais la tentation de recherche d’économies sur le dos des demandeurs d’emploi était trop forte pour les signataires.
L’indemnité supra légale (les montants qui dépassent l’indemnité légale de licenciement prévue par le Code du travail) était divisée par le salaire journalier de référence pour déterminer le nombre de jours du différé d’indemnisation. Cette indemnité sera maintenant divisée par 90, nouveau plafond sorti du chapeau, pour déterminer la durée du délai de différé. Ainsi, tous ceux qui perçoivent un salaire mensuel supérieur à 90€x30j donc 2 700 euros se verront opposé un délai de différé plus long avant le versement de leur allocation chômage. Certes, ce délai est plafonné à 75 jours, mais il n’en reste pas moins que le choix a été fait par les signataires de pénaliser les salariés dont la rémunération mensuelle est supérieure à 2 700 euros.
Devant notre interpellation face à cette nouveauté non discutée lors de la négociation de l’Accord National Interprofessionnel servant de socle à cette convention, les signataires nous ont expliqué qu’il s’agissait d’une « mesure d’équité » pour permettre de réduire le délai de carence de ceux qui perçoivent un salaire mensuel inférieur à 2 700 euros !
Chacun appréciera ce souci d’équité qui consiste à considérer que ceux dont le salaire est supérieur à 1,86 SMIC et qui sont licenciés pour motif économique sont trop riches et qu’ils doivent donner une partie de leurs allocations chômage aux salariés dont le salaire est inférieur à ce niveau.
Les employeurs se frottent les mains, à aucun moment il n’a été question par les signataires de les mettre à contribution pour partager les efforts d’économies visant à rééquilibrer les comptes de l’UNEDIC !
La CFE-CGC fera opposition à l’agrément de cette convention par le ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue Social.

vendredi 23 mai 2014

Le tribunal de commerce a tranché, Ascométal repris par Asco Industries (Franck Supplisson)

Pour la CFE-CGC, l’essentiel est d’avoir trouvé un repreneur qui pourra assurer un avenir à la société Ascométal.
Des 4 projets de reprise présentés au tribunal de commerce de Nanterre le 14 mai, seuls les projets Asco Industries (Franck Supplisson) et Gerdau (groupe sidérurgiste brésilien) avaient de réelles chances d’être retenus.
Pour la CFE-CGC, si le projet de Franck Supplisson a été choisi par le tribunal de commerce, c’est parce qu’il estime qu’il était le mieux et le plus à même d’assurer un avenir à Ascométal, en maintenant l’ensemble des sites de production en réduisant l’impact social en conservant près de 1830 salariés, ce dont nous continuons toujours de douter.
La CFE-CGC n’a pas soutenu le projet de Franck Supplisson, notamment parce que son montage financier ne nous semblait pas assez robuste, contraire à l’esprit initial annoncé (projet franco-français finalement qui n’en est pas un !), et une stratégie de volume de production qui n’était pas assez ambitieuse au regard de notre capacité industrielle, et surtout pour continuer à survivre sur le marché des aciers spéciaux.
Maintenant que la décision du tribunal de commerce est prise, la CFE-CGC sera vigilante en continuant de jouer son rôle de partenaire social responsable et ne manquera pas de défendre les intérêts des salariés autant que la situation le commandera.

vendredi 16 mai 2014

Ascométal : Communiqué de la CFE-CGC


Quatre projets de reprise de la société Ascométal ont été présentés au tribunal de commerce de Nanterre le 14 mai : Anchorage, Appolo (actionnaire actuel), Asco Industries (Franck Supplisson) et Gerdau (groupe  sidérurgiste brésilien).
Pour la CFE-CGC, le fait que 4 projets aient été finalisés démontre qu’Ascométal doit avoir un avenir.
La CFE-CGC, a très vite décidé de rejeter les projets présentés par les fonds d’investissements Anchorage et Apollo, car si Ascométal est aujourd’hui en redressement judiciaire c’est bien à cause du LBO (Leveraged Buy-Out - achat avec effet de levier), fait par Apollo en 2011 lors du rachat à Lucchini.
Pour la CFE-CGC, le projet Supplisson, soutenu par d’anciens dirigeants de la sidérurgie française, et bien qu’étant le mieux disant sur le plan social (1 827 salariés repris sur un effectif de 1 911 au 31/03/14), nous apparaît comme ayant une relative fragilité sur son financement, et comme n’étant pas assez ambitieux en terme d’objectif de production à moyen terme (600 kt en 2017).
A l’inverse, l’offre de Gerdau, bien que la moins disante au niveau social (seulement 1 586 salariés repris, mais 166 embauches complémentaires, ce qui permet d’atteindre un effectif cible total de 1 752 salariés) est, pour la CFE-CGC, la plus robuste sur son montage financier, et la plus ambitieuse en terme de cible de production (750 kt en 2017).
Si le projet de Gerdau était finalement choisi, la CFE-CGC demanderait à Gerdau de reprendre très  rapidement les discussions avec le groupe algérien Cevital qui s’est déclaré tardivement intéressé pour développer un projet industriel complémentaire sur le site de Fos/Mer.
Le jugement a été mis en délibéré au 22 mai 2014

jeudi 15 mai 2014

Ascométal : CCE extraordinaire

Lors du CCE extraordinaire qui s'est tenu hier l'administrateur judiciaire a présenté aux élus les 4 offres de reprise encore en lice. Il s'agit des 2 fonds d'investissements Appollo et Anchorage, Franck Supplisson et Gerdau. Il est clair que seules les 2 dernières sont des offres industrielles. La CFE-CGC a fait valoir sa préférence pour l'offre du brésilien Gerdau qui, bien que socialement plus faible, présente le plus de garanties de pérennité pour les sites conservés en s'appuyant sur une réelle stratégie industrielle.

Politique industrielle et stratégie actionnariale sont au cœur de l’avenir de l’industrie française

Alors que Toshiba vient d’annoncer son intérêt pour les activités d’énergie d’Alstom, la CFE-CGC demande aux pouvoirs publics de placer politique industrielle et stratégie actionnariale au cœur de la nouvelle France industrielle voulue par le président de la République.

La CFE-CGC en est convaincue : la transition énergétique doit permettre l’émergence de filières industrielles françaises d’excellence, basées sur l’innovation technologique et créatrices d’emplois. Elle salue donc la volonté affichée le 7 mai par le président de la République de placer ces filières au cœur de la reconquête industrielle du pays.

Stockage de l’électricité, réseaux électriques intelligents, éolien offshore… autant de filières qui sont au cœur de la transition énergétique, autant de compétences qui sont développées par Alstom. Alstom, c’est aussi l’équipement des centrales nucléaires, en France comme celles que l’équipe de France vend dans le monde. Pour la CFE-CGC, l’avenir d’Alstom, c’est donc bien pour la France une question de stratégie industrielle.

Cet impératif de stratégie industrielle, c’est aussi une question économique et sociale en raison du caractère d’entraînement de l’industrie sur l’emploi, les revenus, les exportations et l’innovation. Si la CFE-CGC salue le décret de « patriotisme économique » sur les « industries stratégiques » que le gouvernement vient de signer, elle lui demande d’aller plus loin en bâtissant une politique industrielle digne de ce nom.

L’excès de financiarisation des entreprises n’est non plus étranger à la situation de notre industrie. La CFE-CGC n’oublie pas que la stratégie financière menée par Serge Tchuruk comme l’exigence de dividendes lors de la mise en bourse de GEC Alstom ne sont pas étrangers à la situation d’Alstom.

Plus largement, la CFE-CGC regrette que cette financiarisation ait conduit à disperser l’actionnariat des groupes industriels français, sans bloc actionnarial structurant stable, et à en faire des proies faciles. Après Alstom, la France peut-elle à nouveau rester passive quant à l’avenir de Suez Environnement et de VEOLIA, leaders mondiaux de l’environnement, dont les actionnariats sont questionnés alors même que le président de la République veut faire de la France la nation de l’excellence environnementale ?

Dans une compétition mondiale où la stratégie industrielle est au cœur des trois empires économiques que sont la Chine, les États-Unis et l’Allemagne, la France ne peut pas rester les bras croisés. Elle doit d’urgence définir des stratégies industrielle et actionnariale de long terme qui lui permette d’anticiper dans la guerre économique que nous connaissons et de préserver ses atouts industriels. La CFE-CGC le revendique d’autant plus que nos emplois d’aujourd’hui comme ceux de demain en dépendent !