dimanche 21 août 2016

La sidérurgie mondiale a accumulé une dette record de 150 milliards de dollars

La dette des 30 premiers sidérurgistes mondiaux atteint le montant record de 150 milliards de dollars , selon le cabinet comptable EY, qui ajoute que les mesures publiques de soutien ne seront efficaces que si elles s'accompagnent d'une restructuration radicale du secteur. Cette dette est cependant largement dépassée par celle des aciéries chinoises, estimée à 500 milliards de dollars.
Dans son rapport publié jeudi, EY observe que les sidérurgistes financent par l'endettement la lutte en cours pour les parts de marché, au point que certains sont au bord de la faillite, et il constate que la sidérurgie chinoise a accru ses capacités de production d'environ un milliard de tonnes depuis 2000, portant ainsi les surcapacités mondiales à quelque 700 millions de tonnes. Ces surcapacités chroniques et la déprime des prix suscitent déjà des initiatives telles que les discussions en vue d'une fusion éventuelle engagées entre l'allemand Thyssenkrupp et l'indien Tata Steel. Thyssenkrupp, le 16ème sidérurgiste mondial par le tonnage, a également annoncé la cession de ses actifs immobiliers. Fin juin, son "gearing" (ratio dette/fonds propres) était de 175% contre 124% un an auparavant, avec
une dette de 4,77 milliards d'euros contre 4,39 milliards un an plus tôt. Le groupe allemand veut ramener son "gearing" à moins de 150% d'ici fin septembre, la clôture de son exercice annuel.
La Chine s'est engagée à réduire ses capacités d'acier de 45 millions de tonnes cette année mais elle n'avait accompli fin juillet que 47% de cet objectif.
L'Europe et les Etats-Unis, qui reprochent à la Chine de vendre à perte son acier excédentaire, lui ont imposé des pénalités, suscitant ses protestations. Des responsables de la sidérurgie européenne estiment que les sidérurgistes chinois devraient assumer l'essentiel de la restructuration, au vu de l'énormité de leur dette, mais ils n'y croient guère et il faudra faire feu de tout bois pour assurer la survie du secteur.
"Les cinq à dix années à venir seront difficiles. Ce devrait être surtout le cas en Chine mais en fait, ce sera surtout ici, à moins que nous disposions de mesures commerciales efficaces", dit Laurent Ruessmann, un avocat basé à Bruxelles, spécialiste du droit commercial, associé du cabinet Fieldfisher et qui représente des sidérurgistes.

dimanche 3 juillet 2016

ArcelorMittal et Marcegaglia soumettent une offre d'achat pour le groupe italien llva

Les sidérurgistes ArcelorMittal  et Marcegaglia ont annoncé jeudi avoir soumis une offre d'achat pour
leur concurrent italien en difficulté llva. Les conditions financières de cette offre n'ont pas été dévoilées. Dans le cadre de cette offre, première étape d'une procédure qui en comprendra plusieurs, ArcelorMittal et Macegaglia ont indiqué s'être engagés à améliorer les performances environnementales d'Ilva, à augmenter sa production d'acier brut à plus de 6 millions de tonnes par an d'ici à 2020, contre 4,8 millions de tonnes actuellement, à continuer d'exploiter au moins trois hauts fourneaux et à introduire de nouveaux types d'acier pour accroître la part des produits à valeur ajoutée dans la production d'Ilva. Les deux groupes comptent également "garantir l'emploi au niveau des meilleures pratiques du secteur".
Dans un communiqué, Geert Van Poelvoorde, le patron d'ArcelorMittal pour les produits plats en Europe, a expliqué que "llva représente une opportunité d'investissement attrayante pour ArcelorMittal. Sans compromettre notre bilan, elle renforcerait notre position de leader et augmenterait notre offre de produits en Italie, deuxième marché d'Europe pour la consommation et la fabrication d'acier". "Nous avons mené un vaste audit préalable et sommes convaincus qu'avec des investissements ciblés et un programme robuste, l'aciérie peut être redressée", a-t-il ajouté. ArcelorMittal et Marcegaglia prévoient de lancer un important programme d'investissement pour respecter leurs engagements. La principale aciérie d'Ilva, qui se situe à Tarente dans le sud de l'Italie, est accusée d'être l'une des plus polluantes d'Europe. Le gouvernement italien avait lancé en début d'année une procédure pour trouver un repreneur pour llva, une société nationalisée voilà un an en raison de ses difficultés financières. La Commission européenne a également ouvert en début d'année une enquête de concurrence sur les aides accordées par l'Etat au groupe sidérurgique.
Au cours des 120 prochains jours, seule la partie environnementale de l'offre fera l'objet de discussions, ont prévenu ArcelorMittal et son partenaire italien. "A l'issue de cette période, le gouvernement apportera davantage de précisions sur les prochaines étapes du processus d'offre."
La CFE-CGC va interpeler la Direction du groupe sur les conséquences de ce rachat sur ses autres installations. Nous ne pouvons que nous interroger face au montant des investissements annoncés sur Tarente alors que dans le même temps les usines françaises souffrent d'un sous-investissement chronique.

mardi 7 juin 2016

ArcelorMittal et la reprise du site d'Ilva à Tarente

ArcelorMittal a demandé à la caisse des dépôts italienne CDP , d'appuyer son offre de reprise du site sidérurgique en difficulté llva, convoité par deux autres repreneurs potentiels, a déclaré son directeur des fusions-acquisitions au quotidien II Sole 24 Ore.
Le gouvernement italien a reporté au 30 juin la date limite de présentation des offres fermes de reprise d'Ilva, la plus grande aciérie d'Europe par la capacité, en précisant qu'il lui faudrait quatre mois pour les étudier du point de vue des implications pour l'environnement.
Le site d'Ilva, qui emploie environ 16.000 personnes, est administré par l'Etat depuis l'an dernier. Ondra Otradovec, le directeur des fusions-acquisitions d'ArcelorMittal, a qualifié de "stratégique" le projet de reprise du site dans l'entretien à II Sole. Il a confirmé que le groupe s'associerait sur ce dossier à l'italien Marcegaglia, sur la base d'une reprise à 85% par ArcelorMittal et 15% par Marcegaglia si la CDP ne rejoignait pas le projet.
La CFE-CGC s'interroge sur les conséquences sur les autres sites du groupe en Europe si l'opération devait être menée à son terme, ce qui semble être le cas puisque la Direction du groupe considère ce projet comme stratégique.
Les deux autres candidats sont le sidérurgiste italien Arvedi et le turc Erdemir . La CDP , qui a exprimé publiquement son intérêt pour une prise de participation minoritaire dans llva, a rencontré ces derniers jours des représentants d'Arvedi et Erdemir, a déclaré à Reuters une source proche du dossier. CDP s'est refusé à tout commentaire sur ces contacts.
Pour attirer des repreneurs, llva leur a assuré des conditions favorables, en s'engageant à réduire ses effectifs de 4.000 personnes et en s'assurant un prêt relais de 1,1 milliard d'euros pour financer les coûts de la décontamination du site, proche de la ville de Tarente, dans les Pouilles.
L'aciérie avait été placée sous administration judiciaire en 2013 après la saisie par la justice de 8,1 milliards d'euros d'avoirs de ses anciens propriétaires, la famille Riva, et alors que les émissions polluantes du site étaient accusées d'être à l'origine d'un taux anormalement élevé de cancers dans la région.

lundi 6 juin 2016

Tata cède ses activités produits longs en Europe au fonds britannique Greybull

Le géant indien de la sidérurgie Tata Steel a annoncé mercredi avoir finalisé la vente de ses activités acier long en Europe au fonds britannique Greybull Capital. Tata Steel avait signé un accord en avril avec le fonds pour lui céder ses activités acier long pour la somme symbolique d'une livre.
Cette division, qui comprend une usine en France, à Hayange (Moselle), et une autre dans le nord de
l'Angleterre, à Scunthorpe, emploie actuellement 4.800 personnes, dont 4.400 à Scunthorpe. Le fonds avait promis en avril qu'il allait consacrer 400 millions de livres (495 millions d'euros) à un plan d'investissements et de financement de l'entreprise, qui sera relancée sous le nom British Steel.
Le groupe indien, principal employeur de la sidérurgie au Royaume-Uni, doit par ailleurs encore trouver un repreneur pour ses activités historiques déficitaires en Grande-Bretagne, une décision qu'il a prise en arguant de l'arrivée sur le marché européen de masses d'acier à prix cassé importé de la Chine. Cette décision a provoqué une onde de choc en Grande-Bretagne, pays où l'acier occupe une place à part dans les coeurs depuis la Révolution industrielle. Quelque 12.000 emplois sont concernés par la vente prévue.
L'usine à rails d'Hayange se prénomme désormais "British Steel France Rail"

dimanche 5 juin 2016

Un nouveau trio exécutif à la tête de la CFE-CGC



Un nouveau trio exécutif à la tête de la CFE-CGC élu avec 90,83% des voix.

François Hommeril (54 ans) est officiellement le nouveau président de la Confédération Française de l’Encadrement-CGC. Élu le 1er juin à l’occasion du premier jour du 36e Congrès confédéral à Lyon, il succède à Carole Couvert et devient le dixième président de l’histoire de l’organisation. Le nouveau trio exécutif est complété par Alain Giffard (61 ans), successeur de Marie-Françoise Leflon au poste de Secrétaire général, et par Franck Zid (60 ans), réélu comme Trésorier national, un poste qu’il occupe depuis le Congrès de Saint-Malo, en 2013.

Ce nouveau triumvirat confédéral s’était dessiné dès le comité directeur du 25 avril dernier durant lequel la CFE-CGC avait fait savoir qu’un trio unique avait été proposé à l’unanimité, plébiscitant François Hommeril, Alain Giffard et Franck Zid. "Nous allons à un Congrès rassemblés et nous faisons la démonstration d'une organisation en ordre de marche qui sait rester unie", avait indiqué Carole Couvert, alors présidente confédérale.

Au cœur d’un printemps social décisif pour l’avenir des salariés (projet de loi El Khomri et négociation sur l’assurance chômage), la CFE-CGC peut donc s’enorgueillir de préparer dans les meilleures conditions et de manière responsable les prochaines échéances décisives, au service et au soutien de ses adhérents et militants.

"Je tiens à saluer le travail accompli par la précédente direction confédérale lors de la dernière mandature, déclare François Hommeril. Les trois dernières années ont été propices au développement de la CFE-CGC, il faut continuer à travailler dans cette direction pour faire de la CFE-CGC une organisation visible, représentative et créative, incarnant une culture d’excellence."

jeudi 26 mai 2016

Communiqué confédéral : Arrêtez les blocages !

La CFE-­CGC dénonce la prise en otage et la paralysie de la France !
La CFE-­CGC en appelle aux manifestants des organisations syndicales qui bloquent actuellement notre pays afin de lever les barrages et les blocages, quel que soit le secteur d'activité.
La CFE-­CGC en appelle au sens des responsabilités de chacune et de chacun !
En effet, quelles sont ou quelles seraient les conséquences d'une paralysie qui durerait :
1. La dégradation de l’image et du rayonnement de la France dans le monde : des investissements étrangers en préparation risquent d'être stoppés net. Si tel est le cas se sont de belles opportunités de création d'emplois perdues pour notre pays ! D’ores et déjà, les entreprises qui n'ayant pas les
investissements nécessaires à leur montée en gamme réfléchissent à des délocalisations avec toutes les conséquences sur l'emploi et le pouvoir d'achat des salariés !
2. Pour les TPE et PME qui ne peuvent plus produire ou qui ne peuvent plus livrer les marchandises produites, c'est le chômage technique total ou partiel qui se met en place. Poursuivre dans cette voie de conflits, c’est mettre en danger même l'existence de l'entreprise entrainant des redressements judiciaires voire des liquidations avec autant de salariés qui risquent de perdre leur emploi et
toutes les conséquences sur leurs familles !
3. Des salariés, des fonctionnaires, des contractuels pris en otage par ce mouvement ne pourront plus aller travailler ! Pire, dans certain cas cela signifie pour tous ceux qui sont en période d'essai, un risque potentiel de perte de cet emploi, qu'ils avaient peut-­être mis des mois à décrocher !
Pour les autres cela signifiera inexorablement une perte de salaire donc de pouvoir d'achat !
4. Opposer les salariés entre eux, peut provoquer des dérapages, en espérant qu'il n'y ait aucun blessé voire pire....
5. Cette paralysie va opposer les personnes et laisser des traces profondes de clivage dans notre société et nous mettrons des mois pour effacer les stigmates, des mois pendant lesquels d'autres pays passeront devant nous.... 
Pour toutes ces raisons, la CFE-­CGC en appelle au sens des responsabilités de chacune et chacun ! Avant de faire grève ou de bloquer quoi que ce soit, demandez-­vous si vous avez envie que votre fils, votre fille, votre mari, femme, conjoint, conjointe... Perde son travail ????
Demandez-­vous quel est le motif réel du blocage ? Est-­ce une problématique de salaire dans votre entreprise ou administration ? Si oui cela doit se régler au sein de votre entreprise !
Est-­ce la peur de demain et de ne plus avoir d'emploi ? Alors, c'est un sujet de discussion entre partenaires sociaux et avec le gouvernement. Bloquer ne fera qu'accélérer ce que vous craignez
mais ne permettra en aucune façon de l'éviter ou de trouver des solutions alternatives ensemble !
Est-­ce votre reste à vivre qui sous la pression fiscale de ce début de quinquennat a baissé ? Alors là encore, c'est une discussion avec le gouvernement sur la fiscalité des ménages (voire des entreprises).
La CFE-­CGC pratique un syndicalisme différent, nous construisons au quotidien dans les entreprises et les administrations. Nos militants font des propositions en regardant quel est l'intérêt
de l'entreprise (ou de l'administration) et celui des salariés (ou des fonctionnaires et contractuels) mais nous ne mettons jamais l'un au-­dessus de l'autre afin d'être dans une démarche durable qui
préserve vos emplois (voire permette d'en créer de nouveaux) et votre pouvoir d'achat !
Sur la loi travail nous faisons, depuis le début, le pari du débat parlementaire afin de faire bouger le texte, et les résultats sont là, certes c'est la politique des petits pas, mais c'est surtout la démonstration qu'en discutant nous pouvons faire avancer les choses !
La France, notre pays, est plein de potentiels et de talents, soyons vigilants ensemble à une amorce de reprise qui pourrait être torpillée par un mouvement dans la durée !
Encore une fois, la CFE-­CGC en appelle au sens des responsabilités de chacune et chacun !
Non seulement nous ne cautionnons pas ce mouvement mais nous le dénonçons !
Il est temps de revenir à un vrai dialogue social en France, un dialogue social levier de performances dans l'intérêt des salariés et des entreprises comme dans celui des fonctionnaires et de leurs
administrations.
En tout cas, à la CFE-­CGC, c'est à cette forme de dialogue social que nous sommes profondément attachés : un dialogue social constructif, responsable et courageux !

mercredi 18 mai 2016

Le G7 va agir contre les surcapacités mondiales de l'acier

Le G7 va prendre des mesures pour lutter contre les surcapacités mondiales dans le secteur sidérurgique, que beaucoup disent saturé par la production chinoise.Si le texte est adopté lors du sommet du G7 qui se tiendra au Japon à la fin du mois, il pourrait inciter la Chine, qui produit près de la moitié de l'acier mondial, à prendre des mesures concrètes pour freiner sa production. Des usines sidérurgiques australiennes et britanniques menacent de fermer à cause de la saturation du marché.
"Nous reconnaissons l'impact négatif de la capacité excédentaire mondiale dans tous les secteurs de l'industrie, et en particulier dans celui de l'acier, sur nos économies, notre commerce et nos employés", annonce le texte. "Nous sommes déterminés à agir vite et à prendre des mesures pour répondre au problème en améliorant le fonctionnement du marché, notamment à travers des actions coordonnées pour identifier et chercher à éliminer les subventions et soutiens (à la production), et en encourageant des ajustements", poursuit-il.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) se rencontreront les 26 et 27 mai à Ise-Shima, près de Nagoya, au Japon. L'endroit est un important site de production automobile et de transformation sidérurgique.
En mars, la production d'acier chinoise a atteint un niveau record, la remontée des prix ayant entraîné la reprise de la production dans des usines qui étaient à l'arrêt jusqu'alors. Les prix de l'acier chinois ont depuis rechuté. Le mois dernier, la Chine et les autres grands pays producteurs d'acier ne sont pas parvenus à s'entendre sur des mesures permettant de résoudre la crise traversée par le secteur. Les Etats-Unis et l'UE ont appelé à une action urgente.
La Commission européenne a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête sur des soupçons d'aides illégales accordées aux exportateurs chinois d'acier plat laminé à chaud. Cette enquête s'ajoute à une autre, en cours, pour dumping présumé. Les deux procédures résultent de plaintes de la fédération européenne des sidérurgistes Eurofer.
Dans le même temps les autorités américaines ont décidé d'augmenter les droits de douanes sur les coils laminés à froids en provenance de Chine de 522 % !

dimanche 8 mai 2016

Chine : envolée des matières premières

Acier, charbon, coton, oeufs... les investisseurs chinois se sont rués sur les contrats à terme locaux.
Prix et volumes ont explosé. La fièvre semble retombée depuis quelques jours. Mais pour combien de temps ? Ces dernières semaines, les marchés à terme de matières premières chinois sont entrés en ébullition. Au plus fort, les cours de l'acier se sont envolés de 60 %, le minerai de fer de 70 % ; le charbon ou le coton ont également flambé. Cet embrasement s'est fait en outre dans des volumes d'échanges jamais égalés. A Shanghai, le nombre de contrats sur l'acier d'armature a dépassé à un moment fin avril les volumes cumulés sur les contrats géants sur le pétrole WTI et brent. Sur le fer, les volumes ont dépassé à plusieurs reprises la valeur des importations du minerai dans le pays. Au plus fort de la spéculation, il s'est négocié pour 261 milliards de dollars en un seul jour sur les trois plus grandes Bourses chinoises de matières premières.
Comment expliquer cette fièvre ? Par les paris de certains sur une amélioration de l'économie de la Chine, premier consommateur mondial de métaux, certes. Mais surtout par la ruée d'une foule de spéculateurs rebutés par les restrictions imposées du côté des marchés actions, dont le krach l'été dernier est encore dans toutes les têtes. Ceux-ci ont donc choisi de mettre leur argent dans les métaux plutôt qu'ailleurs. 
La crainte grandissante d'une surchauffe incontrôlable des marchés de matières premières a poussé les autorités de régulation du pays à réagir. En fin de semaine dernière, la China Securities Regulatory Commission (CSRC) a donc ordonné aux trois places principales, situées à Shanghai - la deuxième plus importante place d'échanges au monde pour les métaux -, à Dalian et à Zhengzhou, de faire en sorte de freiner l'effervescence des investisseurs sur les contrats à terme. Le marché à terme doit coller à son objectif fondamental qui est de servir l'économie réelle, a indiqué la CSRC.
En plus, Pékin ne veut pas risquer de voir des industries en surcapacité, telles que la sidérurgie, tentée devant la hausse des cours d'augmenter encore leur production. Les opérateurs boursiers ont pris des mesures, relevant les frais de transaction sur certains produits, comme l'acier et le minerai de fer et élargissant les limites de négociation, entre autres.

lundi 25 avril 2016

Assemblée Générale du Syndicat National CFE-CGC Sidérurgie

Cette assemblée se déroule les 25 et 26 avril en 2 parties. La première statutaire renouvelle le Bureau du syndicat pour la mandature 2016-2020. 

Nouveau Bureau élu par les délégués :
Xavier Le Coq ( ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, Florange) : Président
Pascal Deshayes (ArcelorMittal Atlantique Lorraine, Mardyck) : Secrétaire Général
Pierre-Claude Sutter (ArcelorMittal Gandrange) : Trésorier
Pascal Becquerelle (APERAM Isbergues) : Secrétaire Général Adjoint
Patrick Tintanet (Tata Steel Rail Hayange) : Trésorier Adjoint
Anne Bomont-Arzur (ArcelorMittal Gandrange) : Secrétaire Nationale
Arnaud Bossaert (Asco Industries Les Dunes) : Secrétaire National
Christophe Chemin (ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, Florange) : Secrétaire National
Denis Honoré (ArcelorMittal Wire France, Commercy) : Secrétaire National

La deuxième journée fera l'objet d'interventions et de débats autour des thèmes suivants :
- Reconnnaissance des parcours syndicaux
- Santé et Prévoyance (Malakoff-Médéric)
- Allocution de Carole Couvert, Présidente de la CFE-CGC
- Situation, perspectives et grands défis de demain pour la sidérurgie
- Allocution de Gabriel Artero, Président de la Fédération de la Métallurgie CFE-CGC

mardi 19 avril 2016

Réunion d'experts Bruxelles lundi 18 avril : Pas d'accord entre Chinois, Américains et Européens

Réunis lundi à Bruxelles, ministres et représentants du commerce de plus de 30 pays, se sont séparés lundi sans aucun accord. Les Chinois, pointés du doigt ont même été proches de quitter la table des négociations.
Car pour Pékin, la Chine « ne subventionne pas » son industrie d’exportation d’acier. « Tout ce que nous faisons est conforme aux règles de l’Organisation mondiale du Commerce », a fait valoir le ministre adjoint du Commerce, Zhang Ji en soulignant que « la crise financière a provoqué un ralentissement dans l’économie mondiale. C’est la raison fondamentale des surcapacités dans l’acier .» Une analyse pour le moins contestée par les américains. « A moins que la Chine ne commence à prendre en temps voulu des mesures concrètes pour réduire son excès de production et de capacités dans des industries comme la sidérurgie (...) les problèmes structurels fondamentaux du secteur demeureront et les gouvernements affectés, dont les Etats-Unis, n’auront d’autres choix que des mesures commerciales pour éviter des dommages contre leurs industries et leurs travailleurs », déclarent dans un communiqué la secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker, et le représentant américain au Commerce, Michael Froman. 
Les européens sont sur la même ligne. Avant le début de cette réunion, le ministre français de l’Economie, Emmanuel Macron, avait souligné qu’il fallait « convaincre » Pékin que « l’Union européenne n’est pas la variable d’ajustement du commerce mondial ». « Vous ne respectez pas les règles du commerce mondial, il y a des productions d’acier qui sont subventionnées, des surcapacités sont aujourd’hui déversées en dessous parfois du simple prix des matières premières pour certains laminés et détruisent nos capacités productives, c’est inacceptable », avait-il lancé.
De son côté, la Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, avait elle aussi alerté : « C’est maintenant une question de vie ou de mort pour de nombreuses sociétés », avait-t-elle assuré. Et ce alors que tous ont en mémoire la récente décision du géant indien Tata Steel de se désengager des produits longs au Royaume-Uni . 
L'ensemble des délégués ont néanmoins reconnu que les surcapacités sont un problème global.
Les divisions entre la Chine et les autres pays producteurs sont apparues clairement lors les conférences de presse organisées après la réunion de lundi. Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce, a insisté sur le fait que les Etats ne devraient pas maintenir artificiellement en vie à l’aide de subventions des usines non rentables mais devraient en revanche soumettre les entreprises publiques aux mêmes règles que les sociétés privées. Le ministre adjoint chinois du Commerce a de son côté démenti que la Chine subventionne ses exportateurs d’acier. Zhang Ji a souligné que la Chine avait déjà réduit ses capacités de 90 millions de tonnes et qu’elle prévoyait de les réduire encore de 100 à 150 millions de tonnes. Pour ses détracteurs, la Chine affichera encore une capacité d’environ un milliard de tonnes, ce qui est nettement supérieur à ses besoins.
A l'instar de nombreux gouvernements européens la CFE-CGC rappelle le rôle essentiel que joue la sidérurgie dans la chaîne de valeur de l'industrie dans son ensemble.
Malgré ces difficultés les participants des principaux pays concernés ont convenu de poursuivre le dialogue : une réunion similaire se tiendra en septembre 2016 sous l'égide de l'OCDE


lundi 21 mars 2016

Emmanuel MACRON et Matthias FEKL saluent l’action de la Commission européenne face à la crise de l’acier et appellent à une mobilisation plus forte




 Emmanuel MACRON, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, et Matthias FEKL, Secrétaire d’Etat au commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l’étranger, saluent les engagements pris aujourd’hui par la Commission européenne pour faire face à la crise sidérurgique européenne. La Commission européenne a adopté une communication « Sidérurgie : préserver l'emploi et une croissance durables en Europe », qui prévoit de mobiliser l’ensemble des outils européens pour préserver et moderniser le secteur de l’acier en Europe : instruments de défense commerciale pour se protéger contre la concurrence déloyale, financements européens pour investir dans l’innovation, politique de concurrence et politique énergétique notamment. La Commission prend notamment l’engagement de réduire les délais des procédures anti-dumping, ce qui constitue une première avancée importante et répond à une demande forte de la France. La sidérurgie européenne connaît actuellement une situation difficile, marquée par des surcapacités de production massives au niveau mondial et une demande décroissante, qui aboutissent à une chute des prix et des pratiques concurrentielles parfois déloyales. Les enjeux sont considérables : la sidérurgie représente 330 000 emplois directs en Europe et 500 sites de production. Sous l’impulsion de la France notamment, la mobilisation européenne s’est accrue au cours des derniers mois. En particulier, à l’initiative d’Emmanuel MACRON, 7 Etats membres (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Pologne, Belgique, Luxembourg) ont adressé à la Commission et à la Présidence du Conseil de l’Union européenne une lettre pour demander une accélération et un renforcement des procédures anti-dumping. D’autres Etats membres ont apporté leur soutien à cette initiative. Cette mobilisation produit des résultats. La Commission européenne a notamment renforcé le dialogue avec la Chine en vue de réduire les surcapacités de production. Elle a également adopté au mois de février de nouvelles mesures anti-dumping dans le secteur sidérurgique et lancé trois enquêtes sur des importations chinoises d’acier. La communication adoptée aujourd’hui vient conforter cette action.
La mobilisation doit encore s’amplifier. Emmanuel MACRON et Matthias FEKL appellent à une accélération plus forte des procédures anti-dumping et invitent leurs partenaires de l’Union européenne à reprendre les discussions sur la modernisation des instruments de défense commerciale afin de rendre les mesures anti-dumping européennes plus dissuasives. Emmanuel MACRON a déclaré : « Face à la crise de la sidérurgie, la France agit, l’Europe avance. Nous agissons à la fois pour moderniser notre industrie et pour la protéger contre une concurrence déloyale. La mobilisation doit encore s’accentuer, les procédures européennes doivent être plus rapides et plus efficaces. La sidérurgie, ce n’est pas notre passé industriel, c’est notre avenir économique ». Matthias FEKL a indiqué : « La France se bat pour le renforcement de nos instruments de défense commerciale. La sidérurgie française et européenne en a besoin lorsque les conditions d’une concurrence équitable ne sont pas réunies. La réciprocité doit être la pierre angulaire de la politique commerciale européenne. Des mesures de défense plus rapides et plus dissuasives seront plus efficaces. L’emploi industriel en France est en jeu. »

jeudi 17 mars 2016

Crise du secteur sidérurgique : l'Europe reconnaît son impuissance



La Commission européenne doit présenter aujourd'hui une brève communication sur l'industrie sidérurgique européenne. Le document, consulté par « La Correspondance économique », fait un bref bilan de la crise que traverse actuellement le secteur, mais n'esquisse pas de réelle piste de réforme. « C'est d'abord la responsabilité de l'industrie elle-même de s'adapter et d'innover pour répondre aux défis qui l'attendent », souligne au contraire la conclusion du document.
Selon la Commission, l'industrie sidérurgique européenne représente un chiffre d'affaires annuel de 166 milliards d'euros, et représente 1,3 % du PIB de l'UE. En 2015, il a créé 328 emplois directs. Néanmoins, la position « compétitive » de l'UE s'est détériorée depuis 2014. La faute en revient principalement à la Chine, dont la production a augmenté « de façon spectaculaire », tandis que sa demande intérieure baissait en raison du ralentissement économique. Toujours selon la Commission, Pékin produit actuellement 350 millions de tonnes d'acier par an, soit environ deux fois plus que l'UE. « En trois ans, les importations d'acier depuis la Chine ont bondi (...) et le prix de certains produits s'est écroulé de 40 % », conclut l'exécutif européen.
Mais, si le constat est clair, les pistes d'actions sont très limitées, pour la Commission européenne. Elle pourrait, en théorie, proposer des améliorations des instruments de défense commerciaux européens. Mais, comme elle le rappelle elle-même, sa précédente proposition en la matière est coincée depuis 2013 au sein du Conseil de l'UE, où certains Etats s'y opposent catégoriquement.
Concernant les investissements, le budget communautaire est limité, et ne permet pas de débloquer des fonds exceptionnels pour le secteur. L'exécutif européen pointe donc vers les fonds déjà en place, par exemple le Fonds européen pour les investissements stratégiques (le « Plan Juncker d'investissement » lancé en 2015), le fonds d'ajustement à la globalisation, ou encore les fonds structurels attribués sur une base pluri-annuelle à tous les Etats membres. Seule possibilité d'action, la Commission peut imposer des mesures de défense commerciale au cas par cas, par exemple des droits anti-dumping. 37 mesures sont actuellement en place, dont 16 à rencontre de la Chine.
L'exécutif précise avoir accéléré le rythme d'imposition de ces mesures, avec 5 nouvelles en 2014 et 7 en 2015 (cf. CE du 15/02/2016). En parallèle, des groupes de travail bilatéraux ont été mis en place avec la Chine, le Japon, l'Inde, la Russie, la Turquie et les Etats-Unis. Concernant la Chine, un travail est bien sûr en cours sur la question de son accession au statut d'économie de marché - statut qui rendrait plus compliqué le calcul des droits anti-dumping à son égard (cf. CE du 12/02/2016).
Une résolution du Parlement européen, adoptée en octobre dernier, proposait d'agir sur le régime d'échange des droits d'émission de C02 et sur le prix de l'énergie. Dans son document, la Commission écarte la première option, référant à sa dernière proposition en la matière. Elle n'exclut pas une action sur le prix de l'énergie, mais seulement dans le cadre de son projet d'« Union de l'énergie ». « Ce document signe la mort de l'industrie sidérurgique européenne », tempête un spécialiste du secteur, pour qui une intervention publique marquée est décisive pour secourir le secteur. « Le fait que la Commission européenne fasse une communication est un bon signe, cela montre qu'elle a compris l'ampleur de la crise », relativise un représentant du secteur privé. « Mais, bien sûr, c'est assez décevant de voir qu'elle n'y propose rien de nouveau. »