À l’heure où le
gouvernement défend son action pour la transition écologique et énergétique, la
ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie n’a pas hésité
à enterrer l’écotaxe alors que ce dispositif issu du Grenelle de l’environnement
avait recueilli un large consensus et qu’il avait encore très récemment été jugé
de « bon sens, juste et efficace ».
La CFE-CGC regrette
une décision qui n’a fait l’objet d’aucune concertation et qui traduit
l’incapacité du gouvernement à bâtir une fiscalité écologique juste et à
intégrer les transports dans la transition écologique et énergétique. Pourtant,
c’est bien d’une politique de transports cohérente, adaptée aux enjeux de
réduction des gaz à effet de serre et fiscalement juste pour assurer le
financement des infrastructures dont notre pays a besoin.
Pour la CFE-CGC, ce
reniement présage une rupture avec les engagements qui ont été pris lors du
Grenelle de l’environnement de développer les modes de transports alternatifs.
En se privant de l’écotaxe qui avait déjà fait l’objet d’un décret en 2012, le
gouvernement se prive en effet d’un outil structurant pour le report modal dans
les transports.
La CFE-CGC considère
qu’une telle décision est lourde de conséquences pour le financement des
infrastructures de transport du pays. Qui peut croire qu’en ces temps de disette
budgétaire, l’Agence de Financement des Infrastructures de transport de France
(AFIF) a les moyens de se passer des recettes de l’écotaxe ? Cette décision est
d’autant plus incohérente que les investissements dans les infrastructures sont
une des clefs de la relance de l’économie et de la création
d’emplois.
Dans sa recherche de
recettes de substitution, le gouvernement envisage sans la moindre hésitation
d’augmenter la taxe sur le diesel et d’ainsi faire supporter aux consommateurs
la perte des recettes de l’écotaxe. De plus, abandonner l’écotaxe, c’est
continuer de faire financer par le seul contribuable
français les infrastructures de transport, tout en excluant la participation des
transporteurs internationaux. Cette vision est d’autant plus saugrenue et
inéquitable que ces derniers pèsent 30 % dans le transport routier des poids
lourds en France.
La CFE-CGC dénonce un
tel choix en plein ras-le-bol fiscal. La volonté de ne pas faire d’écologie
punitive ne doit en aucun cas conduire à un renforcement de la fiscalité, pour
le coup punitive, à l’égard des citoyens et en particulier des classes moyennes.
La CFE-CGC
demande donc au gouvernement de faire preuve de davantage de responsabilité en
matière de transition écologique et de fiscalité !
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