Il
existe au sein de nos entreprises un mal silencieux, sournois, qui ne déclenche
pas autant d’émotions qu’une tentative de suicide. Pourtant ce mal tue à petit
feu un nombre de plus en plus important d’encadrants de nos entreprises. Ce
broyeur silencieux s’appelle le burn-out.
Le
concept du burn-out (épuisement professionnel) apparait dans les années 70 et a
pu être quantifié à partir des années 1980 par les études du Pr Christina
Maslach. Le burn-out a en premier lieu touché les métiers de la relation aux
autres. Depuis quelques années les nouvelles organisations de travail ont
transformé ce mal en épidémie qui atteint de plus en plus les
cadres. Comment
expliquer cette pathologie qui touche les plus investis dans le
travail ?
Le
salarié qui n’a pas les ressources pour faire face aux contraintes que lui
impose son travail (définition stress ANI stress 2008) subit le assauts du
cortisol, l’hormone du stress chronique et peut alors être victime d’un grand
nombre de pathologies notamment un syndrome dépressif et de graves troubles de
la concentration et de la mémoire. Le salarié se trouve parfois dans
l’impossibilité d’effectuer correctement son travail. Il devient insatisfait au
travail, se remet en question, devient cynique et frustré, s’isole du reste de
l’entreprise.
Cette
souffrance au travail, cette perte de sens, les injonctions contradictoires, la
politique forcenée du reporting sont autant de coups portés au bien-être au
travail. L’homme n’est plus au centre de l’entreprise. Au fil des ans,
l’ENTREPRISE n’a plus pour projet que la rentabilité
immédiate.
La
CFE-CGC tire la sonnette d’alarme. Elle exhorte le MEDEF, signataire de l’accord
sur la Qualité de vie au travail de juin 2013, d’ouvrir enfin les négociations
sur ce thème. Cet accord remet les encadrants et managers dans la boucle de
l’élaboration de la politique de l’entreprise, donne aux cadres les moyens
d’exécuter leur missions, permet de créer des espaces de régulation et de
discussion du travail. La CFE-CGC exige le droit pour les cadres aux
forfait-jours à l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, ainsi
que le droit à la déconnexion.
Pour
la CFE-CGC, il est temps de faire apparaitre au grand jour la pathologie du
burn-out, de la faire reconnaitre comme étant liée au travail et inscrire dans
le tableau des maladies professionnelles.
Ces maladies hautement invalidantes sont actuellement prises en charge par les
cotisations des salariés. Elles doivent être assimilées aux autres maladies
professionnelles et accidents du travail, donc assumées en termes de financement
par les entreprises. Les patients seraient alors mieux indemnisés et les
entreprises convaincues de la nécessité d’une véritable prévention pour
minimiser le choc du burn-out.
Le
travail doit être, pour le salarié, un moyen de s’épanouir et, pour
l’entreprise, un moteur de compétitivité dans un rapport de subordination
gagnant-gagnant.
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