mercredi 6 janvier 2016

Le groupe sidérurgique Ilva à la recherche d'un repreneur


Rome a lancé la procédure visant à trouver un repreneur au groupe sidérurgique llva, nationalisé provisoirement il y a un an en raison de ses grandes difficultés financières et dont une usine est accusée d'être l'une des plus polluantes d'Europe.
L'appel à manifestation d'intérêts est paru mardi dans plusieurs quotidiens italiens et étrangers, notamment américain et britannique. Les groupes intéressés, italiens ou étrangers, ont 30 jours, soit du 10 janvier au 10 février, pour se faire connaître, et peuvent le faire soit individuellement soit en alliance avec d'autres entreprises. La ministre du Développement économique, Federica Guidi, a signé lundi le décret autorisant la cession du groupe, actuellement placé sous le régime d'"administration extraordinaire".
L'objectif de l'opération est "de préserver la continuité de la production", en "garantissant des niveaux d'emplois adéquats" et en respectant les règles liées à la "protection de l'environnement", souligne le communiqué paru dans la presse. Selon un décret du gouvernement du 4 décembre, la cession doit se faire d'ici au 30 juin. Il prévoit un prêt de 300 millions d'euros à llva visant à "faciliter la phase de transition".
"Le gouvernement compte sur une alliance italienne qui n'existe pas encore pour entraver l'offre presque  prévisible du groupe ArcelorMittal" selon le quotidien "La Repubblica"

qui laisse entendre que le gouvernement redoute une fermeture du site de Tarente, l'industrie sidérurgique européenne étant toujours surcapacitaire.



Mais le journal s'interroge: "qui reprendra une entreprise qui chaque mois perd des millions, aujourd'hui environ 16, mais dans le passé 50 millions, qui a des contraintes très strictes concernant la pollution et qui a encore un haut-fourneau sous séquestre?" Selon des chiffres publiés mardi par l'agence italienne AGI, llva a produit 4,9 millions de tonnes d'acier en 2015 (contre 5,7 millions en 2013). D'après l'agence, qui dit se baser sur une source bien informée, sa production a augmenté en novembre de 20% par rapport à octobre, déjà en hausse de 23% par rapport à septembre, alors que la production d'acier est en forte chute sur le plan mondial.
L'aciérie de Tarente (sud), qui emploie plus de 14.000 personnes dans une région sinistrée, est au coeur d'un énorme procès pour pollution de l'environnement. Le parquet attribue au moins 400 décès aux émissions toxiques. Déjà lourdement endetté, le groupe a été sommé par les autorités européennes de procéder à des travaux évalués à 1,8 milliard d'euros pour limiter ses émissions polluantes et assainir le site.

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