dimanche 8 mai 2016

Chine : envolée des matières premières

Acier, charbon, coton, oeufs... les investisseurs chinois se sont rués sur les contrats à terme locaux.
Prix et volumes ont explosé. La fièvre semble retombée depuis quelques jours. Mais pour combien de temps ? Ces dernières semaines, les marchés à terme de matières premières chinois sont entrés en ébullition. Au plus fort, les cours de l'acier se sont envolés de 60 %, le minerai de fer de 70 % ; le charbon ou le coton ont également flambé. Cet embrasement s'est fait en outre dans des volumes d'échanges jamais égalés. A Shanghai, le nombre de contrats sur l'acier d'armature a dépassé à un moment fin avril les volumes cumulés sur les contrats géants sur le pétrole WTI et brent. Sur le fer, les volumes ont dépassé à plusieurs reprises la valeur des importations du minerai dans le pays. Au plus fort de la spéculation, il s'est négocié pour 261 milliards de dollars en un seul jour sur les trois plus grandes Bourses chinoises de matières premières.
Comment expliquer cette fièvre ? Par les paris de certains sur une amélioration de l'économie de la Chine, premier consommateur mondial de métaux, certes. Mais surtout par la ruée d'une foule de spéculateurs rebutés par les restrictions imposées du côté des marchés actions, dont le krach l'été dernier est encore dans toutes les têtes. Ceux-ci ont donc choisi de mettre leur argent dans les métaux plutôt qu'ailleurs. 
La crainte grandissante d'une surchauffe incontrôlable des marchés de matières premières a poussé les autorités de régulation du pays à réagir. En fin de semaine dernière, la China Securities Regulatory Commission (CSRC) a donc ordonné aux trois places principales, situées à Shanghai - la deuxième plus importante place d'échanges au monde pour les métaux -, à Dalian et à Zhengzhou, de faire en sorte de freiner l'effervescence des investisseurs sur les contrats à terme. Le marché à terme doit coller à son objectif fondamental qui est de servir l'économie réelle, a indiqué la CSRC.
En plus, Pékin ne veut pas risquer de voir des industries en surcapacité, telles que la sidérurgie, tentée devant la hausse des cours d'augmenter encore leur production. Les opérateurs boursiers ont pris des mesures, relevant les frais de transaction sur certains produits, comme l'acier et le minerai de fer et élargissant les limites de négociation, entre autres.

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