Réunis lundi à Bruxelles, ministres et représentants du commerce de plus de 30 pays, se sont séparés lundi sans aucun accord. Les Chinois, pointés du doigt ont même été proches de
quitter la table des négociations.
Car
pour Pékin, la Chine « ne subventionne pas » son industrie d’exportation
d’acier. « Tout ce que nous faisons est conforme aux règles de
l’Organisation mondiale du Commerce », a fait valoir le ministre adjoint
du Commerce, Zhang Ji en soulignant que « la crise financière a
provoqué un ralentissement dans l’économie mondiale. C’est la raison
fondamentale des surcapacités dans l’acier .» Une
analyse pour le moins contestée par les américains. « A moins que la
Chine ne commence à prendre en temps voulu des mesures concrètes pour
réduire son excès de production et de capacités dans des industries
comme la sidérurgie (...) les problèmes structurels fondamentaux du
secteur demeureront et les gouvernements affectés, dont les Etats-Unis,
n’auront d’autres choix que des mesures commerciales pour éviter des
dommages contre leurs industries et leurs travailleurs », déclarent dans
un communiqué la secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker, et
le représentant américain au Commerce, Michael Froman.
Les européens sont sur la même ligne. Avant le début de cette réunion, le ministre
français de l’Economie, Emmanuel Macron, avait souligné qu’il fallait
« convaincre » Pékin que « l’Union européenne n’est pas la variable
d’ajustement du commerce mondial ». « Vous ne respectez pas les règles
du commerce mondial, il y a des productions d’acier qui sont
subventionnées, des surcapacités sont aujourd’hui déversées en dessous
parfois du simple prix des matières premières pour certains laminés et
détruisent nos capacités productives, c’est inacceptable », avait-il
lancé.
De son côté, la Commissaire européenne au
Commerce, Cecilia Malmström, avait elle aussi alerté :
« C’est maintenant une question de vie ou de mort pour de nombreuses sociétés », avait-t-elle assuré. Et ce alors que tous ont en mémoire la récente décision du géant indien Tata Steel de se désengager des produits longs au Royaume-Uni .
L'ensemble des délégués ont néanmoins reconnu que les surcapacités sont un problème global.
Les divisions
entre la Chine et les autres pays producteurs sont apparues clairement
lors les conférences de presse organisées après la réunion de lundi.
Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce, a insisté sur le
fait que les Etats ne devraient pas maintenir artificiellement en vie à
l’aide de subventions des usines non rentables mais devraient en
revanche soumettre les entreprises publiques aux mêmes règles que les
sociétés privées. Le ministre adjoint chinois du Commerce a de son côté démenti que la Chine subventionne ses exportateurs d’acier. Zhang Ji a souligné que la Chine avait déjà réduit ses capacités de 90 millions de tonnes et qu’elle prévoyait de les réduire encore de 100 à 150 millions de tonnes. Pour
ses détracteurs, la Chine affichera encore une capacité d’environ un
milliard de tonnes, ce qui est nettement supérieur à ses besoins.
A l'instar de nombreux gouvernements européens la CFE-CGC rappelle le rôle essentiel que joue la sidérurgie dans la chaîne de valeur de l'industrie dans son ensemble.
Malgré ces difficultés les participants des principaux pays concernés ont convenu de poursuivre le dialogue : une réunion similaire se tiendra en septembre 2016 sous l'égide de l'OCDE
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