Pour faire face
à l’éloignement du marché du travail d’un nombre de plus en plus important de
demandeurs d’emploi (2,2 millions de personnes inscrites en catégorie ABC depuis
au moins un an en continu), le ministre du Travail, de l’Emploi et de la
Formation professionnelle a présenté un plan d’action composé d’une vingtaine de
mesures plus ou moins nouvelles.
Parmi ces
mesures : le nombre de demandeurs d’emploi en accompagnement renforcé de Pôle
Emploi sera augmenté ; des moyens supplémentaires seront mobilisés pour
permettre aux demandeurs d’emploi de bénéficier d’une formation qualifiante ;
diverses mesures visent à lever les freins dits périphériques à l’emploi
(logement, garde d’enfants, santé…) ; la mise en place, annoncée de longue date,
d’un contrat de professionnalisation nouvelle carrière pour les séniors ; la
création d’un nouveau type de contrat de professionnalisation, le « contrat
nouvelle chance », plus long que le contrat pro traditionnel et permettant dans
une première phase l’accès au socle de compétence suivi d’une phase de formation
qualifiante. Ce plan prévoit également le développement des périodes de mise en
situation en milieu professionnel. Enfin, le FPSPP financera à hauteur de 4
millions un accompagnement par des tuteurs des employeurs et des nouveaux
salariés après leur période d’essai lorsqu’ils ont été éloignés de l’emploi
pendant une très longue durée.
Rien à redire à
ce dispositif favorisant l’accompagnement et la formation des demandeurs
d’emploi de longue durée. Toutefois, s’il n’y a pas de création d’emplois toutes
ces mesures, indispensables pour lutter contre l’exclusion et la précarité,
n’auront pour effet que de changer l’ordre de la file d’attente des demandeurs
d’emploi. Tant que certaines entreprises préféreront se débarrasser de leurs
salariés considérés comme âgés et déqualifiés parce qu’ils ont plus de 45 ans
plutôt que d’investir dans le maintien de leurs compétences le nombre de
candidats au chômage de longue durée continuera
d’augmenter.
Par ailleurs,
le nombre de ruptures conventionnelles continue d’augmenter, ce sont autant de
demandeurs d’emploi qui ne bénéficient ni du contrat de sécurisation
professionnelle ni des mesures d’accompagnement au reclassement contenues dans
les plans de sauvegarde des emplois en cas de licenciements collectifs. Ce sont
là aussi, bien souvent, malheureusement, de futurs chômeurs de longue
durée.
Pour nous, à la
CFE-CGC, la mobilisation pour l’emploi déclarée par le ministre du Travail, de
l’Emploi et de la Formation professionnelle ne sera complète et efficace qu’à
partir du moment où elle deviendra la priorité des
entreprises.
Pour l’heure, le résultat des
discussions dans les branches autour des créations et/ou de la sauvegarde des
emplois en échange des 40 milliards offerts par le gouvernement nous montre que
nous sommes très loin d’une mobilisation responsable.
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